Mechhed ou Mashhad (en persan : مشهد) (mæʃˈhæd) est la deuxième plus grande ville d'Iran et une des villes les plus saintes du chiisme. Elle attire vingt millions de pèlerins chaque année. Située au nord-est de l'Iran, capitale de la province du Khorasan-e-razavi située à plus de 900 km à l'est de Téhéran. Elle est surnommée la ville aux mille visages.
Mashhad signifie « lieu de martyre », d'après la mort par empoisonnement, en 818, du huitième imam des chiites duodécimains l'imam `Alî ar-Ridâ par le calife abbasside Al-Ma'mûn. C'est cet empoisonnement, deuxième grande perte des musulmans chiites après le « massacre » de Karbala (680), qui a conféré à Mashhad son rôle de ville religieuse et de lieu de pèlerinage pour tous les chiites duodécimains.
Mashhad abrite le sanctuaire où fut enterré, au début du ixe siècle, l'Imam Reza, le huitième Imam des chiites. C'est un des principaux lieux saints de l'islam chiite. Le tombeau du calife Harun al-Rachid se trouve également dans le sanctuaire. On peut voir, non loin, les ruines de l'ancienne ville de Tus.
La ville abrite l'Université de Mashhad.
Mashhad est connue pour avoir pris de l'importance en tant que centre religieux au ixe siècle, alors que ce n'était encore qu'un village, dénommé Sanabad, à 24 km de Tus, qui abritait un palais d'été du gouverneur du Khorasan, Hamid Ibn Qhatabi. En 808, le calife abbasside Haroun ar-Rachid, qui tentait de mettre fin à une révolte en Transoxiane, meurt et est enterré sous le palais de Hamid Ibn Qhatabi. Dix ans plus tard, le huitième imam chiite, Ali ar-Rida, meurt en martyr et est enterré près de la tombe du calife, faisant du village un lieu de pèlerinage et un centre économique. En 993, le mausolée de la tombe de l'imam est détruit par le sultan ghaznévide Subuktigîn 1, mais reconstruit par son fils Mahmûd de Ghaznî, gouverneur du Khorasan1.
Au xiiie siècle, Mashhad est relativement épargné par les raids mongols, qui dévastent de nombreuses villes du Khorasan, bien qu'elle ait aussi été pillé1. Sa population grandit, attirant les réfugiés des alentours2. Le voyageur et juriste Ibn Battûta visite la ville en 1333, la décrivant comme un grand bourg resplendissant1.
La ville devient ensuite l'un des grands centres politiques de la dynastie des Timourides, en particulier à partir du règne de Shah Rukh, le quatrième fils de Tamerlan1. Elle atteint son apogée lors du règne des Safavides, qui dominent l'Iran à partir de 1501. Le chah safavide Abbas Ier le Grand reconstruit et réaménage la ville à la suite de sa destruction. Le chiisme devient alors religion d'État, et les souverains safavides encouragent alors le pèlerinage à Mashhad1.
Outre son importance religieuse, Mashhad a également joué un rôle politique indéniable. Elle a connu son ère de gloire sous Nâdir Shâh, qui dirigea la Perse de 1736 à 1747 et en fit sa capitale. De la fin du xviiie siècle au début du xxe siècle, la ville continua à être l'objet de l'attention du pouvoir politique, mais demeura la cible de quelques raids turcs, ouzbeks ou afghans 1.
Bien que principalement musulmane, Mashhad a connu diverses minorités religieuses dont les juifs, qui durent se convertir à l'Islam en 1839. Bien que reconnus comme « nouveaux musulmans » (Jadid al-Islam), ils conservèrent en secret, à l'instar des marranes, leurs identités et traditions juives3.